Le temps fort de Pâques

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Comment se passe le vendredi saint au collège ?
Vendredi 25 mars, c’était vendredi saint au collège et durant toute la matinée, une atmosphère différente régnait dans tout le bâtiment. A la place du silence et de la concentration, on entendait des débats dans certaines salles de classe ou encore des rires dans la cour mais aussi des voix inconnues dans l’amphithéâtre ou encore en permanence. Après l’appel du matin et quelques explications, les différents niveaux se sont séparés en différents groupes, sont restés avec leurs classes ou se sont rejoints par niveaux pour les différents témoignages ou activités qui devaient avoir lieu. Après la récréation ceux qui le souhaitaient assistaient à une célébration. Pour les autres, des témoignages, des projections ou encore des débats étaient prévus.
Les 6 classes de sixièmes se sont séparées en deux parties : de 8h45 à 10h45, les 6èmes A, B et C étaient en permanence afin d’écouter et de voir Yves LePart qui les a sensibilisés à l’importance de l’école dans le monde. Les élèves ont pu voir différents enfants du monde qui avaient demandé à Yves de montrer leur quotidien aux élèves français. Certaines photos font réagir, comme notamment celle de deux enfants qui soignent eux mêmes leur jambe dont une partie fut arrachée par une mine posée il y a des années lors des guerres. Dans la salle, pas un bruit : il est vrai que lorsque on voit et qu’on entend que certaines familles vendent leur enfant car ils ne peuvent s’en occuper et que cet enfant devra travailler de 6h à 19h pour tenter de rembourser son « acheteur », cela fait réfléchir.
Pendant ce temps, le reste des autres classes visionne le film Sur le chemin de l’école où quatre enfants de différents pays du globe racontent le nombre de kilomètres qu’ils font chaque jour (maximum 4h de marche). Ils y vont avec plaisir car ils savent oh combien l’école est importante pour leur avenir. Puis, après la récréation, les deux parties échangent et ensuite chacune revient dans sa classe où leur est projeté le clip du chanteur Grégoire Soleil. Ils ont pu discuter à propos des différences avant d’aller manger le bol de riz.
Les cinquièmes ont participé jusqu’à 10h45 à un grand jeu du CCFD avec différentes épreuves. Chaque classe est un peuple (Scribiens, Vitalis …) qui comporte un avantage (information…) mais également un inconvénient (main dans une poche, analphabète [ne savent ni lire, ni écrire] ou encore 30 secondes en retard à chaque fois). Ces inconvénients représentent les handicaps auxquels certaines personnes doivent faire face dans la vie réelle et qui sont un frein à la dignité pour certain. Chaque peuple a une île qu’ils doivent développer avec des digmes. Ils sont ensuite dispersés dans 5 équipes qui comportent tous les peuples pour chaque épreuve et c’est une manière de confronter chaque peuple aux autres. Les épreuves se passent dans certaines salles de salle mais aussi en extérieur ou dans la salle de sport du collège où les profs titulaires sont référents. Les différents peuples ont pu faire une course de vitesse avec des obstacles, résoudre un message avec un code, tenir sur des bâches en plastique qui se réduisait, faire une machine avec un son et un mouvement par personne et une course pour chercher de l’eau mais avec des inconvénients (se baisser ou encore faire trois tour sur eux-mêmes).
A la suite de la récréation, chaque classe a mis en commun leurs digmes qu’ils ont récupérés et donc clôturer le grand jeu. Après cela, les élèves ont regardé un documentaire sur l’Association Points Cœur qui intervient partout dans le monde afin d’aider les plus pauvres de notre planète. Ce documentaire portait sur l’intervention de l’association au Brésil afin d’aider les habitants des favelas. .
Chez les quatrièmes, le thème était Se Nourrir des Différences. Après avoir écouté la chanson Des Hommes Pareils de Francis Cabrel, ils l’ont analysée afin de mieux la comprendre et de voir ce qu’elle explique. A la suite de leurs analyses, ils ont constaté que la chanson parlait des différences de religion, de richesse, d’environnement, de puissance mais aussi d’âge. Pour les élèves, la différence est quelque chose de bien car elle apporte le respect et la tolérance. En effet, ce n’est pas parce que quelqu’un est différent que l’on doit le traiter de la même manière. Cette différence apporte un message positif et c’est ce qui fait la diversité de notre monde. A la suite de cette réflexion, des affiches du CCFD leur ont été projetés avec des slogans qui parfois pouvaient déranger. A partir de ces affiches et d’images qu’ils ont eux-mêmes choisies, les élèves ont réalisé leurs propres affiches avec des slogans « choc » de leur invention. Certaines de ces affiches sont affichées près du secrétariat.
Après la récréation, des membres de la toute jeune association Ben et Faoye (créée en 2014) sont venus présenter en quoi consistaient leurs actions pour le village du même nom. Les 90 membres de l’association s’occupent de récolter des fonds afin de subvenir aux besoins de l’école du village, gérée par les femmes. Ce sont grâce aux 10€ d’adhésion et aux nombreuses actions mises en place durant l’année (repas sénégalais, bol de riz, dons d’école…) que l’association a pu financer la construction d’une salle de classe d’un montant total de 6 500 €. Quand Marie-Thérèse et Jean-Pierre Tual, le couple à l’origine de cette association et Yvette Année (maire de Saint Vincent) sont venus vendredi, c’est aussi pour expliquer que l’argent qu’ils allaient recevoir du bol de riz, allait servir à donner un repas par jour aux écoliers et collégiens de Faoye. En effet, les élèves font parfois 4 à 10 km de marche pour rejoindre l’école mais un repas coûte 0,40€ par jour et certains parents ne peuvent pas payer ce repas. Les enfants n’ont rien dans le ventre durant pratiquement toute la journée et donc dans ces conditions, ils leur est difficile d’apprendre correctement. C’est pourquoi certains arrêtent d’aller à l’école.
A l’amphithéâtre, étaient présents tous les troisièmes afin d’écouter le père Olivier (prêtre de la paroisse d’Allaire) sur une mission associative qu’il a effectuée au Brésil. Des enfants qu’il a rencontrés sont projetés à l’écran. Certains ne parlent toujours pas à 3/4 ans et parfois ils sont même livrés à eux mêmes étant donné que leurs parents ne prennent pas toujours soin d’eux. Malgré ou « grâce » à la pauvreté des favelas, la joie est présente partout dans le pays : c’est ce qui constitue la richesse du Brésil. Après cela, la vidéo Les chemins de la Croix fut projeté aux élèves afin de résumer le parcours de Jésus portant les fardeaux des autres sur son dos. Un procès fut mis en place avec des arguments de l’époque à la fois pour et contre la mort du Christ. Des élèves volontaires forment les jurés tandis que les autres votent. Au final, lors du dépouillement final, il s’est avéré que 83 bulletins étaient pour le maintien de la vie de Jésus contre 23 bulletins pour sa mort et un bulletin blanc.
A l’heure de la messe pour certains, d’autres se sont penchés en classe avec leurs professeurs titulaires sur les préjugés, avec toutes les conséquences que cela a sur la société. Le racisme, la guerre, la discrimination, l’intolérance sont issus de préjugés et font monter la peur qui entraîne la haine avec par la suite un réel danger pour la liberté. Les élèves ont réfléchi aux différentes façons pour faire disparaître les préjugés, comme par exemple : remettre en questions un préjugé ou encore à apprendre à connaître une personne.
Ce fut une matinée appréciée de tous. Annaëlle Guérin, stagiaire au collège, Licence de Lettres
Contacts :Yves LePart : yveslepart@orange.fr et Ben et Faoye : jptual@orangefr

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